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Paris 2024 : les « safe places » s’invitent à la fête pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles

Moments de liesse collective, soirées arrosées, proximité des corps… Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris (JOP) enthousiasment les foules mais créent aussi un climat propice aux débordements. En plus d’une présence policière accrue, des dispositifs ciblés pour prévenir les violences sexistes et sexuelles (VSS) ont été mis en place. Parmi eux, des « safe places », ou « lieux sûrs », une idée venue des grands festivals de musique où ces espaces, portés par des associations, ont fait leur apparition depuis plusieurs années.
Hélène Bidard, adjointe communiste à la maire de Paris en charge de l’égalité femmes-hommes, de la jeunesse et de l’éducation populaire, parle d’un « plan féministe » pour les JOP. La priorité : « mailler [les lieux de festivités] afin qu’aucune victime ne se retrouve sans une réponse adaptée. C’est une première pour des JO, on a donc dû innover et on a fait comme on pouvait ». La Ville a débloqué un budget de 85 000 euros pour créer une « safe place », accessible tous les jours de 17 heures à la fermeture du site, au sein de la terrasse des Jeux de l’Hôtel de Ville de Paris, et des espaces ouverts plus ponctuellement dans dix autres fan-zones d’arrondissement.
Depuis son ouverture le 20 juillet, une dizaine de prises en charge ont eu lieu dans le préfabriqué un peu caché de la terrasse des Jeux, aménagé avec des canapés, des plantes, un climatiseur, et animé par des salariées des associations partenaires (Elle’s Imagine’nt et En avant toutes) et du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles de Paris. « La moitié concerne des propos sexistes entendus par des femmes qui le vivent très mal. Les professionnelles comprennent vite que cela fait ressurgir en elles un passé de violences sexuelles, détaille Hélène Bidard, vendredi 2 août. L’autre moitié, ce sont des personnes ayant vu la communication sur les “safe places” et venant spécifiquement pour parler de leurs violences conjugales. On ne s’attendait pas à cela, et ça va jusqu’à des solutions d’hébergement immédiat. »
Deux affaires ont par ailleurs été recensées par le parquet de Paris depuis le début des épreuves, le 24 juillet : une mise en examen pour « viol avec administration de substance et sur personne vulnérable », concernant une touriste dans un Airbnb, et une dénonciation pour une autre agression sexuelle d’une touriste par un homme se présentant comme chauffeur de VTC.
Si aucune victime ou témoin ne s’est présenté à la « safe place » de La Villette, située sur un grand axe du parc, une cinquantaine de personnes s’y arrêtent chaque jour, comme indiqué, vendredi, par Karim Courty, le chef du service relations avec les publics de La Villette. « C’est surtout de la prévention que l’on fait ici. Il y a plusieurs associations, cela permet selon la problématique de la personne d’avoir un premier contact et de la rediriger », raconte Hanitra (qui n’a pas souhaité indiquer son nom complet), salariée de L’Amicale du nid 93, l’une des neuf associations gérant cet espace.
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