Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Taekwondo aux JO 2024 : pour Cyrian Ravet, une médaille de bronze au goût d’inachevé

Il n’est pas certain que la première journée des épreuves de taekwondo au Grand Palais, mercredi 7 août, aura été une bonne publicité pour cet art martial figurant au programme olympique depuis 2000. Le match pour la médaille de bronze de la catégorie des moins de 58 kg a été remporté par le jeune Français Cyrian Ravet… sans combattre. Son adversaire, l’Italien Vito Dell’Aquila, champion olympique sortant, a déclaré forfait en raison d’une blessure aux adducteurs survenue plus tôt dans la journée.
Quelques minutes plus tard, en finale de la même catégorie, l’Azerbaïdjanais Gashim Magomedov se blessait à la jambe dès le premier round et a été incapable de défendre ses chances face au Sud-Coréen Park Tae-joon, quittant l’aire de combat en claudiquant, soutenu par son entraîneur. Au terme de cette soirée, Cyrian Ravet ne cachait pas sa frustration : « Je suis un combattant et j’aurais kiffé faire ce match contre l’Italien. »
Cette médaille vaut son pesant de bronze pour le taekwondo français, car il s’agit de la première remportée chez les hommes depuis vingt ans et l’emblématique champion Pascal Gentil. Mais les responsables de la discipline ne l’ont pas caché : c’est une première médaille d’or olympique qu’ils visaient à Paris, les taekwondoïstes français étant toujours revenus médaillés des Jeux, mais jamais titrés.
Du haut de ses 21 ans, Cyrian Ravet ne triomphait pas : « La médaille de bronze, ce n’était pas l’objectif. L’objectif, c’était la médaille d’or. Cette médaille, c’est le début du chemin et la fin n’en sera que plus belle. » La carrière du Lyonnais s’annonce prometteuse. Déjà triple champion d’Europe (il a remporté son premier titre continental à l’âge de 17 ans), il a sans doute monté une marche au Grand Palais. Il y a battu d’entrée le vice-champion du monde russe Georgii Gurtsiev, aligné sous bannière neutre, puis a été le seul à arracher un round au futur champion olympique lors d’un quart de finale très disputé.
La suite a été une formalité : une finale de repêchages dominée de la tête et des épaules face au Vénézuélien Yohandri Granado, incapable de lui porter un seul coup, puis… l’annonce du forfait de son adversaire italien. « On l’a appris avant le combat contre le Vénézuélien, mais on ne lui a rien dit pour qu’il ne sorte pas de son match », expliquait le directeur technique national Patrick Rosso. Cyrian Ravet n’avait pas tort quand il affirmait, au printemps, que « tout peut arriver le jour des Jeux ».
Le jeune homme a semblé d’une décontraction à toute épreuve, faisant avant chaque combat son entrée dans l’aire de compétition d’un pas légèrement nonchalant, comme détaché de l’événement, malgré la présence – inhabituelle pour un taekwondoïste – d’environ 8 000 spectateurs. « En vrai, je suis resté dans ma bulle et c’est ça qui m’a porté préjudice contre le Coréen, analysait-il, à chaud. J’aurais dû davantage m’ouvrir, me servir davantage de la ferveur du public, ça m’a coûté le combat. »
Il vous reste 32.94% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish